L'affaire immobilière de l'ancien hôtel de Bretagne

Au printemps 2002, circule la rumeur que l’hôtel de Bretagne va être transformé en résidence avec des modifications notoires et une extension côté mer, surplombant le port et les maisons typiques du quai du Drellac’h.

L’émotion qui naît autour de l’évènement sera le moteur du réveil de l’association.

L’hôtel figurait dans le projet de ZPPAUP de 1993 parmi les bâtiments remarquables. Il était alors qualifié de « néo-classique à la Mansard +.

Dès le mois de mai, ASPECT s’est inquiétée de la situation. Des courriers ont été adressés, sans résultat, au Préfet du Finistère, à l’architecte des bâtiments de France.

Le 27 juin 2002, le Maire du Conquet accorde à la SARL VRJM le permis de construire pour le bâtiment visé dans les jardins de l’hôtel.

Au cours des mois de juin et juillet 2002, l’association adresse toujours, sans résultat, des courriers demandant l’annulation du permis de construire au motif de l’impact catastrophique du projet sur le paysage, particulièrement sur la cohérence architecturale de la ville vue de la presqu’île de Kermorvan.

Le projet consiste en une architecture cubique avec terrasses exposées au Nord.

L’association ASPECT n’était pas opposée à ce qu’une construction puisse voir le jour sur l’arrière de l’hôtel de Bretagne, mais il nous paraissait indispensable qu’une réflexion préalable soit engagée sur la meilleure intégration de la nouvelle architecture dans le bâti existant.

Sont contactés, sur la base d’un dossier que l’association a constitué (photos, approche historique de la ville, maquette de l’impact du projet), à nouveau le maire du Conquet et le préfet du Finistère, puis les politiques dont Louis le Pensec, Sénateur maire, membre de la commission des sites et Pierre Maille, Président du Conseil Général.

Devant l’échec de nos démarches et sur les conseils d’un avocat, Maître Roche, le 22 août 2002, l’association dépose un recours gracieux auprès du maire du Conquet, lui demandant d’annuler le permis de construire.

Une réponse négative est apportée en date du 12 septembre 2002.

Devant l’échec de nos démarches, la décision est prise de porter l’affaire devant les tribunaux. Le 12 novembre 2002, un recours contentieux est engagé auprès du tribunal administratif de Rennes.

L'hôtel de Bretagne en 1900

Pendant l’année 2003, les travaux commencent. Une partie de l'ancienne façade de l’hôtel de Bretagne est détruite par « un malheureux coup de pelleteuse +.

Nous adressons un courrier au Maire afin qu’il fasse respecter sur son territoire la Loi et que la façade soit reconstruite à l’identique, ce que nous obtiendrons.

 

Dans le même temps nous engageons, sans qu’elle aboutisse, une requête en référé pour suspension des travaux.

facade coté presqu'île de kermorvan

La construction du bâtiment arrive à son terme sans que soit rendu de jugement. Les appartements sont vendus et habités. Le 17 février 2006, le jugement est rendu par le tribunal administratif dans l’affaire qui nous oppose à la mairie du Conquet :

LE PERMIS DE CONSTRUIRE EST ANNULE

Depuis cette date la situation de ce bâtiment n’a pas été régularisée.

L’IMMEUBLE N’A PAS D’EXISTENCE LEGALE.

Nous nous sommes inquiétés de cette situation à plusieurs reprises auprès du Maire et ce, jusqu’à ce jour, sans effet. L’affaire se poursuit donc mais elle aura coûté à l’association plus de 6000 euros qui auraient pu être consacrés à des activités plus gratifiantes.

Dernières nouvelles : Copropriété « Les Almériades +, demande de permis de construire déposé en mairie le 06 avril 2007.